Tendances agiles 2020

Au moment où cet article est écrit, la douzième édition de l’Agile Tour de la communauté Agile Québec vient à peine de se terminer. Le contexte l’obligeant, l’édition de cette année fut toute virtuelle. L’Agile Tour Montréal ne fera pas exception à la règle en nous offrant 5 jours de formations, de conférences et d’ateliers du 17 au 21 novembre.

En s’attardant à la programmation des 2 événements, on remarque que deux sujets semblent marquer la tendance :

Agilité à l’échelle

Déjà très populaire en 2019, l’agilité à l’échelle demeure une tendance forte cette année. Les retours d’expériences concernant l’implantation de frameworks d’agilité à l’échelle se multiplient.

Comme l’agilité à l’échelle a été popularisée dans les dernières années, plusieurs méthodes ont vu le jour. Ces nouveaux cadres de travail d’agilité organisationnel n’ont toutefois pas une portée identique.

Si l’on prend, par exemple, le cas de Nexus, développé par Scrum.org, on constate que l’essence du cadre méthodologique Scrum est conservée, mais que l’on amène une dimension Scaled Agile dans la gestion des arrimages et des dépendances.

Du côté de SAFe, nous avons une méthode agile beaucoup plus complète et prescriptive. Celle-ci ne vise pas seulement à améliorer la coordination de différentes équipes vers un objectif commun, mais inclut les gestionnaires de tout niveau hiérarchique dans l’alignement de la livraison de valeur d’affaires.

Peu importe que ce soit une agilité à petite, moyenne ou grande échelle, la communauté agile semble unanime sur le fait qu’une transformation organisationnelle ne peut complètement s’effectuer sans que l’agilité eût été implantée à tous les niveaux de l’organisation.

DevOps

Le DevOps est un mindset basant ses pratiques sur plusieurs approches agiles. L’origine du mot DevOps vient de la concaténation du mot développement et opération.

Dans cette perspective, le développement se réfère à une équipe qui développe, fait évoluer un produit, génère la documentation technique, etc. Dans un cadre plus classique, nous pouvons attribuer ce rôle à une équipe projet.

De son côté, l’équipe d’exploitation (operation) a pour rôle de gérer le quotidien de la solution en supportant les utilisateurs, en réglant les incidents, etc. Selon un modèle ITIL de gestion de services TI, les opérations se positionneront en support niveau 2.

Cela dit, lorsqu’un produit est maintenu par différentes équipes, une scission est parfois apparente. De celle-ci, des frustrations, enjeux de productivité et autres problèmes peuvent survenir. Le DevOps, comme son nom l’indique favorise le rapprochement du « Dev » et « Ops » pour adresser les problèmes ci-dessus mentionnés.

L’équipe avec une approche DevOps, pourra se donner divers moyens techniques pour augmenter l’intégration et la livraison en continu. L’automatisation de pipelines de déploiement est une façon souvent privilégiée. Peu importe l’approche favorisée, si des indicateurs tels que le leadtime, la fréquence de déploiement, etc. tendent vers une hausse, l’équipe doit rapidement intervenir et ajuster le tir.

Ce que nous réserve le futur…

Au sujet de l’agilité à l’échelle, nous faisons définitivement des pas dans le bon sens. Cependant, à la vitesse où les équipes deviennent agiles, je ne crois pas que ce soit demain la veille ou la majorité des organisations auront une gestion agile. En ce sens, nous entendrons encore certes parler d’agilité à l’échelle pour les années à venir.

De façon similaire, la vague DevOps est loin d’être terminée. Non seulement pour le développement, mais le monde de la techno aussi, avec des processus tels que l’Infrastructure as Code (IAC), pourra se voir faciliter une transition vers le DevOps.

L’avenir nous dira quel sera le prochain buzzword agile. Cela dit, chercherons-nous à mettre plus d’emphase sur les humains qui compose nos organisations ? Ou au contraire, désirerons-nous d’explorer une dimension encore plus vaste comme le développement durable ou autre mouvement sociétal ?